CHAMP. D3 / WEEK 9 – TONNERRE vs CONQUERANTS
Un match décisif à l’accès aux playoffs de l’équipe senior du Tonnerre de Brest.
Un match au sommet, « entouré » et attendu depuis des semaines par les Conquérants de Caen.
« On savait comment on allait être reçus tant au niveau sportif qu’extra sportif… » Pour reprendre l’expression caennaise, « « Dame Fortune » a choisi son camp aujourd’hui..» (Christophe Deudon)
Malgré une préparation accrue, des conditions de match optimales et une détermination manifeste, le Tonnerre a chuté sur le score de 55 à 16.
Dès les premières secondes de match, les Conquérants de Caen ont apposé leur marque par un touchdown transformé en guise d’ouverture des hostilités. Un coup dur auquel le Tonnerre était préparé car conscient des enjeux respectifs de l’issue de cette rencontre. Rapidement, les caennais dominent le jeu, échauffent les esprits, mettent à l’épreuve l’équipe brestoise qui réplique, déterminée à ne pas offrir une victoire, soucieuse d’en découdre et de faire honneur à l’esprit du Tonnerre. La volonté paye, deux beaux touchdown sont marqués (Vivien Bourakba et Gerhard Adamek) ainsi qu’un field goal, des jeux sont tentés, les tactiques mises en place lors des entrainements sont éprouvées malgré les aléas du sport notamment les six blessés brestois dont il faut palier l’absence sur le terrain. Malgré un score de 28- 07 à la fin de la première mi- temps, Le Tonnerre ne s’avoue pas vaincu. Christophe Deudon ne ménage pas ses efforts, ne renonce pas devant l’adversité, reconsidère les jeux, les postes, la configuration du match. Les Conquérants de Caen ne concèdent rien, enchainent les touchdown face à des brestois non pas résignés mais enclins à rendre chaque offensive, à répliquer jusqu’au coup de sifflet final. Que dire des joueurs brestois durant ce match ? Doit-on évoquer les blessés entrés sur le terrain juste pour la passion du football américain, l’envie prégnante de faire honneur à leur coach et leurs coéquipiers ? Ne pas le faire serait manquer de montrer la pugnacité d’une équipe, faire l’impasse sur l’essence même du Tonnerre de Brest. Tous étaient réunis pour vaincre, portés par cette foi préservée qu‘ils ne font qu’un une fois entrés dans l’arène.
Certaines défaites sont davantage difficiles en encaisser, certaines pertes semblent nous arrêter en plein vol. Alors que rage et frustration, douleur et peine se confondent, l’échec se révèle tant fulgurant que brutal. En dépit de la certitude d’avoir échoué à l’orée de ce qui devait être l’avènement, une autre constante demeure, imperturbable et salvatrice :
« Il faut continuer de jouer, si on tombe c’est les armes à la main » (CD)
C’est le regard mêlé de rage et de peine que Christophe Deudon livre ces mots. Le Tonnerre a chuté mais a également lutté. Certes, des fautes auraient pu être évitées, des jeux auraient pu se révéler fructueux, des tactiques auraient dû être payantes. Mais l’évidence était là, Caen maitrisait son sujet et jamais le Tonnerre n’en a douté comme le souligne Christophe Deudon « On avait préparé ce match depuis trois semaines. On est venu pour jouer, la loi du sport est ce qu’elle est. On a haussé notre niveau de jeu mais pas assez vue le défit. Trop de fautes de « jeunesse » qui serviront d’expériences, six blessés, des tactiques de jeu à revoir… Le score est justifié, ils ont joué sur leurs forces ».
Le 24 novembre 2013, le Tonnerre n’était pas un incident dans le parcours apparemment si lisse des Conquérants, il a, lui aussi, joué de ses forces, a su créer l’opportunité de faire plier le favori. Ce dimanche 13 avril, les Conquérants n’ont pas simplement réalisé une « formalité », ils ont été confrontés au devoir de prouver leur statut de favori, de mériter leur place en playoffs. Si la défaite caennaise a révélé leur perfectibilité, celle du Tonnerre a mis en évidence sa capacité à se relever. C’est la tête haute que le Tonnerre de Brest sort d’un match éprouvant durant lequel les corps et les esprits ont été malmenés mais pas brisés. Le Tonnerre ne compte pas sortir de sa saison régulière un genou à terre, leur regard est déjà posé sur le match contre les Yankees d’Angers du 27 avril.